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Valeur refuge  
de Michel Moriceau
Que reste t-il de la montagne quand les illusions s'envolent dans le vent des hauts lieux ?
Des villes ont été construites à la montagne, ce qui n'empêche pas de bronzer, l'été, sur les transats de Paris-Plage. Dans la folie des années glorieuses, les Alpes ont été traversées de câbles et de pylônes, percées de tunnels, tatouées d'immeubles et de baraques à frites, autant de portes ouvertes à l'avidité des touristes venus en masse se rapprocher du ciel. Il est loin, le temps où les séjours à la montagne se prescrivaient sur ordonnance. C'était l'époque où s'opérait le tri entre l'être et le paraître, le futile et l'essentiel, la recherche de l'exploit. Tout était beau sous le soleil et sur la neige. Les saisons se sont enchainées... Investir à la montagne, investir les pistes et les sentiers, investir les grands hôtels, tutoyer les étoiles des grands chefs.
La foudre brule les ailes et brise les rêves. Ne restent alors que des tas de pierres et des filins d'acier. Pas grave, puisque la montagne est belle. Dénaturée dit-on, mais riche et envoutante. Un refuge.